Patrimoine Historique



      
      Sanctus Martinus de Heremus était l’ancien nom de la paroisse citée dès le XIIIe siècle. Francisé en Saint-Martin-de-Lerm, ce vocable vient du latin eremus, désert ou ermite. Une sentence arbitrale entre Hélie VI Talleyrand, Comte de Périgord, et le seigneur de Gurson, en 1244, indique que Saint-Martin était une des cinq paroisses composant la châtellerie de Gurson, dont elle prit le nom peu à peu. Des traces d’habitat très ancien témoignent que ce lieu fut occupé par l’homme au cours de civilisations antérieures 





                                                                                                                                 
    Près du bourg se trouve le lavoir et la Fontaine du Guinot, 
qui en patois signifie le «gui nouveau», où les druides coupaient le gui le premier jour de l’an (gui neuf).
Selon la légende, 
durant la nuit précédant le jour de l’an neuf, dès que le coq chantait, les femmes se précipitaient vers la fontaine afin d’implorer le génie propice aux humains. Le but étant d’arriver la première pour avoir le plus de chance, chacune courait à toutes jambes pour déposer, sur la partie supérieure de la construction, la moitié d’un morceau de pain, l’autre moitié était rapportée à la demeure pour nourrir les poules qui pondraient alors toute l’année.
Les aïeux racontaient aussi qu’on sacrifiait des poules et consultait les viscères de ces malheureuses victimes offertes au bon génie. Les objets retrouvés sur place, au dire des anciens, attestaient de la véracité de ces pratiques superstitieuses. Et, de là à penser que dans ces endroits ombragés et mystérieux, les druides gaulois ramassaient le gui, symbole mystique d’une vie nouvelle, il n’y a qu’un pas à franchir pour ces populations frustes dominées par des croyances superstitieuses solidement ancrées.

       





    

   Du XIIe ou XIIIe siècle date la construction de l’église, qui est de style roman. Elle est classée monument historique. La façade, dessinée par Léo Drouyn, est de type saintongeais, rare en Périgord. Le portail à quatre voussures est encadré de fausses baies. Les trois voussures propres à l’entrée sont portées par des colonnettes à chapiteaux vigoureusement sculptés de félins, de paons, de chevaux, d’oiseaux de proie entremêlés de feuillages. Des galons de tête de clous soulignent les étages ainsi que les sept arcatures supérieures, à la retombée desquelles se trouvent des petits masques humains. Les modillons de la corniche représentent un tonneau, des têtes de diable, des caricatures humaines masculines et féminines, une hure de sanglier.

                                                              
           A l’intérieur, les deux premières travées de la nef sont voutées d’un berceau brisé. La troisième est sous coupole ovale dont les grands arcs à rouleau épousent la courbure des pendentifs pour retomber sur des culs-de-lampe et des colonnes engagées. Les pendentifs sont inscrits dans des triangles moulurés, ornés d’esses. Un berceau plein cintre voute la quatrième travée, ainsi que le chœur suivi sans transition d’une abside semi-circulaire entourée de cinq arcs d’applique posés sur des colonnes à chapiteaux frustres.
Dans la nef, deux chapiteaux sont sculptés de bustes représentant à gauche un clerc barbu, probablement pasteur de la paroisse, et à droite un laïc soutenant la corniche de ses deux mains, qui est peut-être le constructeur de l’édifice. Une tribune en bois du XVIIIe siècle occupe le fond de l’église. De nombreux vitraux polychromes de facture naïve du XIXe siècle ornent les baies romaines. L’un deux représente Saint-Martin à cheval partageant son manteau.



                                      



     
        
             De la route des Gâtineaux, on peut voir une croix qui marque l’emplacement de l’ancien prieuré de Plagnac, fondé en 1615 par Jean-Frédéric de Foix compte de Gurson. Le couvent, occupé par les Minimes de l’ordre de Saint-François, fut vendu comme bien national à la Révolution et complétement détruit. Au Priorat, il y aurait eu, à une époque très reculée, une abbaye de filles à l’emplacement de laquelle ont été trouvés des cercueils en pierre.







Au village des Lièvres, sont visibles les ruines d’un moulin à vent et d’un moulin à eau sur la Lidoire, ainsi que les restes d’une « sangsugière », lieu d’élevage de ces petits animaux très utilisés par la médecine d’autrefois.


 La commune de Saint-Martin-de-Gurson occupe un massif forestier situé entre l’Isle et la Dordogne à l’extrémité Ouest du Département. Son territoire était traversé jadis par le chemin de Talbot qui reliait Castillon la Bataille (Gironde) à Montpon-Ménestérol (Dordogne) en passant par les châteaux de Gurson et de Puy-Chalus. Au village de la Boueyne (autrement dit la Borne), où existent encore les lieux-dits « Poste de Garde » et « Barrières », se situait l’entrée occidentale du Comte de Périgord.





       Les Armoiries : Ecartelé d’or à trois pals de gueules (qui est de Foix) et d’or à une vache de gueules coletée et clarinée d’azur (qui est de Béarn) surmonté d’un lambel de sable chargé dans chacun de ses trois pendants de cinq coquilles d’argent disposées en croix ». Ces armoiries figurent dans la chapelle de Windsor en Angleterre dans la 25e stalle, à quelques petites différences près. Elles étaient portées au XVe siècle par Gaston et Jean de Foix, père et fils, chevaliers de la Jarretière. Le second les transmit légèrement modifiées à son fils cadet, autre Jean de Foix comte de Gurson, auteur de la branche de ce nom.